À l’occasion des cinquante ans du musée de l’Imprimerie, Bureau 205 a été choisi pour accompagner la refonte de son identité visuelle, de sa communication, mais aussi de sa scénographie et de sa signalétique.
Un projet de grande envergure qui a accompagné la véritable mue de ce musée reconnu comme l’un des plus importants musées de l’imprimerie en Europe. Devenu musée de l’Imprimerie et de la Communication graphique, la mission de Bureau 205 fut de développer une image en phase avec le nouveau projet scientifique et la volonté du musée de s’ouvrir à un large public.
Rapidement, le principe d’une signature uniquement typographique a été établi pour préférer la suggestion à l’illustration et se différencier des autres musées européens.
L’idée était de rendre l’identité aussi riche et évocatrice que les collections. C’est pourquoi, à partir du logotype, Bureau 205 a développé un langage graphique au large potentiel plutôt qu’une charte graphique normative et empêchant les “aventures”.
Bureau 205 a donc conçu un ensemble d’éléments graphiques et de règles de composition permettant de “réinventer” chaque support, systématiquement.
Bureau 205 a mis en place une identité “mobile“ qui, bien que fortement reconnaissable, n'empêche pas les variations. Le dispositif a été élaboré afin de pouvoir être pris en main par d’autres designers qui en feraient leur propre interprétation. Ce principe répond au besoin d'adaptabilité accru dû aux nombreuses applications imprimées et numériques. Il est également le gage d'une identité dynamique capable de retranscrire l'activité du lieu plutôt que de n’affirmer que son caractère institutionnel.
Nous avons imaginé une identité “mobile” capable de montrer la dynamique du musée plutôt que son seul caractère institutionnel.
D.
Une scénographie qui permet d’harmoniser les espaces
La refonte de l’image du musée se devait d’être perceptible dans les choix scénographiques. Bureau 205 en a déterminé les principes. Le budget de travaux contraint a amené à faire des choix efficaces et exploiter, autant que possible, l’existant.
Le musée se situe au cœur de la presqu’île de Lyon, dans plusieurs bâtiments contigus et d’époques différentes. Pour harmoniser la grande variété des espaces, Bureau 205 a défini des principes simples et unificateurs :
– l’usage d’une couleur : le gris en trois tons ;
– un système d’accrochage systématique à hauteur constante
quelle que soit la hauteur sous plafond ;
– une entrée clairement identifiée dans chaque espace par un texte introductif sur fond rouge.
Le mobilier — datant de l‘ouverture — a été repensé. Il ne s’agissait pas de le remplacer mais de le faire évoluer. Les structures métalliques des vitrines trop présentes ont été premièrement “réduites”. Un système modulaire de panneaux/cloisons a ensuite été conçu. Il prend appui sur les vitrines et structure l’espace tout en développant les surfaces trop peu nombreuses d’accrochage.
L’éclairement des salles est géré par la pose systématique de toiles suspendues qui seront parfois imprimées devant les fenêtres.
La scénographie a permis de requalifier et unifier les espaces disparates du fait que le musée est installé au sein de plusieurs bâtiments mitoyens d’époques et de styles différents.
D.
Une signalétique qui s'intègre au bâtiment
La situation du musée en centre-ville a nécessité de repenser sa visibilité jugée insuffisante. Le logotype se développe sur les vitrines alignées de l’atelier de composition typographique situé sur la rue. Une façon de dire, dès l’entrée, que le musée réaffirme son existence et démontre son dynamisme renouvelé.
La complexité du parcours dû à l'organisation des salles du musée rend son accès et sa visite difficiles.
Une signalétique était indispensable mais se devait de ne pas ajouter davantage d'éléments dans les espaces réduits du musée. Pour cela, Bureau 205 a choisi de l’installer dans les embrasures des passages entre deux salles. Du fait de l'ancienneté des bâtiments, l’épaisseur des murs était suffisante pour y développer l’ensemble du programme muséographique et permettre au public de s’orienter à chaque passage d’une salle à l’autre. De couleur rouge, ils sont devenus des signaux guidant au premier coup d’œil les visiteurs malgré la géométrie parfois complexes des espaces.
La signalétique indispensable pour orienter les visiteurs est pourtant discrète et n’entrave pas le discours scientifique.
F.
Une communication généreuse
Pendant plus de dix ans, le musée avait fait le choix de la diversité en confiant à un designer différent le soin de concevoir les documents de la communication de chaque exposition. Pour conserver cette richesse de signes, Bureau 205 a proposé de penser un langage graphique qui permette une réelle pluralité des formes tout en affirmant l’identité du musée. Comment ?
–par un jeu avec le logotype lui-même qui devient un élément faisant partie de chaque composition et non pas seulement comme une signature ;
–par une forte présence de la typographie ;
–par une utilisation réfléchie des visuels confiés ;
–par un soin particulier apporté à tous les éléments qui “se répondent” (grilles, formats, composition, visuels, couleurs jouent par mimétisme ou complémentarité).
Depuis 2014, le musée a largement gagné en notoriété et reconnaissance au travers d’affiches immédiatement reconnaissables malgré leur diversité.
F.
Informer le public
Au-delà de la communication des expositions temporaires, le programme d’activités annuel et la lettre du musée permettent d’annoncer les événements, ateliers, rencontres et la programmation à venir du musée.
Design éditorial
Jusqu’alors le musée réalisait des catalogues d’exposition, autant que faire se peut, en fonction des partenariats (éditeurs, papetiers).
Bureau 205 a proposé de réfléchir à la possibilité de concevoir — systématiquement — un catalogue afin de constituer une collection.
En faisant le choix d’un format économique (17 × 23 cm pour pouvoir imposer un cahier de trente-deux pages sur une feuille d’impression), l’hypothèse de paginations variables (de quatre à cent vingt-huit pages suivant le budget disponible) et des reliures adaptées à chaque projet (piqûre à cheval, dos carré cousu collé, encartage, etc.), les catalogues se réinventent à chaque exposition.
Nous avons travaillé à trouver les solutions techniques pour permettre une véritable politique éditoriale pour soutenir le programme d’expositions ambitieux du musée.
D.
En maîtrisant son budget de communication, le musée a vu, depuis 2014, le nombre de ses entrées augmenter significativement (+ 68 % dont 20% de premières visites) et son public s’élargir et se rajeunir. Objectif atteint !
Musée de l’Imprimerie
et de la Communication graphique
Joseph Belletante,
Alan Marshall,
Bernadette Moglia,
Hélène Sybille-Beltran,
Géraldine Tardy
Design graphique, accompagnement, suivi de réalisation
Bureau 205
Impression, fabrication
AGP Publicité,
ATC, Médicis,
Imprimerie Chirat,
Imprimerie Ott
Polices de caractères
F Grotesk dessiné par Radim Peško — RP digital type foundry,