Transmettre la culture architecturale

Une approche concertée
  • client CAUE74 (Haute-Savoie)
  • année 2016
  • domaine architecture, design
  • catégorie

    scénographie, expographie, communication, design éditorial

L’exposition “De la construction au récit : être de son temps et de son lieu pour l’architecte du XXe siècle” présente le parcours de l’architecte Albert Laprade (1883–1978).
         Son travail, à l’équilibre entre tradition et modernité, permet de dépasser l’idée selon laquelle les architectes de son époque sont en rupture avec l’histoire et la géographie des lieux pour répondre aux enjeux auxquels ils sont confrontés : transformation des modes de vie, essor des infrastructures industrielles, urbaines et touristiques, logements pour le plus grand nombre.
         Car au-delà d’une production moderne allant du garage automobile de la rue Marbeuf (Paris) au barrage de Génissiat sur le Rhône (Ain), Albert Laprade porte une attention particulière à l’architecture vernaculaire, notamment à travers ses albums de croquis à main levée réalisés lors de ses séjours à l’alpage de Charousse (Haute-Savoie).
 
Avec Sara de.Gouy — architecte, designer d’espace et plasticienne —, Bureau 205 a pris en charge l’ensemble de l’exposition : scénographie, graphisme de l’exposition, communication, édition (journal et document de médiation à l’attention du jeune public).
         Scénographie et design graphique ont été pensés conjointement dès le départ du projet. La volonté de retranscrire l’œuvre de l’architecte en tension entre modernité et tradition s’est matérialisée par la construction de modules disposés sur une trame de plan orthogonal. 
         Chaque module a été pensé comme une micro-architecture qui se cherche, offrant des variations dans son dessin : fronton, toiture (casquette, pente, à créneaux, etc.), pilottis.
 
 
 
Structuration éditoriale et scénographie
Chaque module concentre une thématique, dont la lecture est simplifiée par le déploiement des contenus sur ses différentes faces et la grande lisibilité de la composition. On retrouve à chaque module : 
         — un titre et une citation sur les deux faces d’un plan perpendiculaire faisant un fort appel visuel ;
         — un propos introductif sur une face du plan principal ;
         — une mise en images de ce propos sur l’autre ;
         — une frise chronologique sur un plan horizontal qui permet de contextualiser.

 
 
 
En référence à l’œuvre d’Albert Laprade
Le design graphique appuie les principes scénographiques en employant l’esthétique présente dans l’œuvre architecturale d’Albert Laprade : symétrie, radicalité et répétition, tout en faisant se côtoyer des signes graphiques issus de la modernité et d’autres emprunts à un vocabulaire historique.
          La modernité transparaît dans les principes de composition qui joue d’équilibre et de tension avec la présence de formes proches des avant-gardes du début du XXe siècle. L’absence de lettres capitales et les textes en drapeau affirment cette même esthétique.
          Le vernaculaire est perceptible dans les titrages composés avec le caractère Plaax dont le dessin s’inspire des lettrages présents sur les plaques de rues historiques. 
 
 
S’ouvrir au grand public
L’intérêt de Laprade pour le territoire montagnard se perçoit dans le journal de l’exposition au travers d’une composition solide — tels que le sont les chalets d’alpage qui incarnent pour lui le mieux la relation de l’homme à son environnement —, et des textes justifiés.
          L’exposition est la monstration du travail de Claire Rosset, doctorante à l’École nationale supérieure d’architecture de Grenoble. Du témoignage à l’essai théorique, le journal de l’exposition rend compte de l’étendue de son travail et permet d’approfondir les thématiques de l’exposition au travers de propos d’architectes, d’historiens et de chercheurs. 
          La densité de la composition sur les seize pages de ce grand format fait écho au sérieux du travail de recherche ; la composition à la fois rigoureuse et néanmoins aérée a été étudiée pour rendre le propos accessible au grand public. 
 
 
 
Un livret a été mis en page à l’attention des enfants et proposé à l’entrée de l’exposition afin qu’ils puissent la découvrir en autonomie. Des jeux d’observation et de dessin permettent d’aborder les six thématiques. Les couleurs de l’exposition réapparaissent ici de façon ludique.
 
 
 
Cette exposition, pensée pour une surface de 100 m2, a été imaginée pour être itinérante grâce à un système de montage/démontage de chaque module.
         Après Annecy, l’exposition a été présentée au CAUE du Rhône. Une seconde version — plus légère — a été développée en parallèle pour être présentée dans des espaces contraints de 45 m2 maximum tels des médiathèques, écoles et lycées. Sur un principe similaire de montage, les modules, plus réduits, étaient transportés dans deux caisses de transport adaptées.
 
 
CAUE 74
Dany Cartron, Claire Rosset

Scénographie
Sara.de.Gouy

Design graphique
Bureau 205


Fabrication et pose
AGP Publicité, Amibois

Photographies
CAUE, Sara de.Gouy, Bureau 205